2010: L'Odyssée deux
C'est en 1981 qu'Arthur C. Clarke entreprend l'écriture de 2010. Après le passage des sondes voyageurs au large de Jupiter, avec les satellites galiléens, c'était comme si on avait découvert un nouveau système solaire, et la tentation était grande pour Clarke de l'explorer et de voir ce qui était arrivé à David Bowman (le héro de la dernière partie de 2001). Un vaisseau russe part à destination de Jupiter sur les traces du Discovery afin d'éclaircir le mystère du Monolithe. Le livre donnera naissance à un film que, quoiqu'on en dise, j'ai adoré, plus que 2001 en tout cas. Clarke semble, d'après ce que j'ai lu dans ses commentaires, en avoir une bonne opinion.
Contrairement au film 2001, élaboré en parallèle avec le livre du même nom, le film 2010 est tiré du roman et lui est fidèle, mises à part quelques différences (les russes et le américains s'entendent bien à bord, il y a des chinois aussi...), qui, au final, n'altèrent pas l'histoire et qui ont probablement, pour origine, des raisons budgétaires. Je connaissais l'histoire pour avoir vu le film et je l'ai redécouverte à travers le livre. Comme pour 2001, beaucoup de points nébuleux du film s'éclaircissent à la lecture du roman. Cerise sur le gâteau, Clarke y excelle dans ses descriptions scientifiques et astronomiques.
Je conseille de lire le livre avant de visionner le film afin de ne pas casser le suspense. Ce sont les surprises successives qui font avancer le roman, tandis que, dans le film, même si vous connaissez déjà l'intrigue et son dénouement, vous verrez de belles images, une superbe mise en scène et le jeu des acteurs qui est très bon (enfin c'est mon opinion).
2061: L'Odyssée trois
2061, les hommes ont des avant-postes autour de Jupiter et le tourisme spatial se développe, entre autre, en direction de la comète de Halley dont, après 74 années d'absence, c'est le grand retour. En gros, le livre est l'histoire d'une mission de sauvetage improvisée. C'est du Arthur C. Clarke. Il y fait de superbes descriptions de la comète de Halley, d'Europe, le satellite de Jupiter où les hommes ne peuvent pas atterrir, ainsi que des manœuvres spatiales des vaisseaux, qui, j'en suis persuadé, respectent scrupuleusement les lois de la mécanique céleste. Clarke a fait les calculs lui-même ou il les a demandés à une de ses connaissances.
Par contre, j'ai trouvé que l'histoire traînait un peu. Il y avait moins de suspense et de rebondissements que dans les tomes précédents, comme si la série commençait à s'essouffler, comme si on avait fait le tour et qu'il était temps de se propulser 940 années plus tard dans 3001, le quatrième et dernier tome de la saga.
Un point que j'admire particulièrement chez Clarke, c'est qu'il arrive à imaginer des histoires sans guerres, ni guerriers comme éléments moteurs de ses romans. Les intrigues sont basées sur le mystère et la découverte. C'est assez différent de ce que j'ai l'habitude de lire...
3001: L'Odyssée finale
Difficile de faire de la hard science-fiction (HSF) quand on se projette mil ans dans le futur. Clarke y parvient très bien. Il prend les idées les plus farfelues/fabuleuses de notre époque et les projette chez nos lointains descendants où elles deviennent des concepts totalement banals. Avec lui, la propulsion inertielle, les tours équatoriales, les implants directement connectés au cerveau... prennent vie. De la part de Clarke, ça sent le produit d'une mûre réflexion sur ce que nous propose la science d'aujourd'hui pour notre avenir.
En ce qui concerne l'histoire elle-même, j'ai aimé la façon dont est introduit le personnage principal et la façon de présenter la suite du récit, vue par les yeux de ce même personnage. Par contre, après la surprise et les découvertes du début, il n'y a plus beaucoup d'action et le rythme ralentit. Bien sûr, le Monolithe reste au centre du récit, cependant, Clarke, à travers ses écrits, fait passer ses idées/sa vision sur la religion, la nature humaine, l'homme connecté… et je crois bien qu'il fait preuve d'un optimisme sans borne envers l'évolution de l'être humain dans le futur. Ca change de la majorité des autres auteurs. Il faudra atteindre la moitié du roman pour que ça bouge à nouveau, et presque la fin pour que l'élément principal du récit se mette enfin en place.
Ps: Après avoir lu les annexes du livre, je confirme que c'est bien de la HSF! Clarke y référence ses sources et idées (articles, revues, publications scientifiques...) chapitre par chapitre. Il prend les idées sensées les plus extrêmes de nos jours et leur donne vie mille ans plus tard.
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